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Internet et les années 2000 : la réponse e-sens

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Les ruptures de société

Internet et les années 2000 :
la réponse e-sens

« Casser » le traditionnel apprentissage

En 2002, lorsque nous avons ouvert la formation de spécialité MBS « Stratégie marketing, communication et e-business », il n’existait pas de manuel de cours. 

Cette révolution de l’enseignement est souvent abordée sous l’angle des Massive Open Online Courses (MOOC), comme une possibilité de démultiplier l’impact des enseignements traditionnels grâce aux connexions à distance : ce que les économistes appelleraient des économies d’envergure. 

Une telle vision est pourtant réductrice : le défi ne consiste pas à apprendre et enseigner « avec le numérique », mais plutôt de former « par le numérique ». Car le Web modifie le sens même de la transmission et l’acquisition du savoir aujourd’hui : nouvelles articulations entre face-à-face et interactions en ligne, modalités d’apprentissage individuelles et collectives, sens de la connaissance à l’heure d’informations foisonnantes. 

Nous considérions que la meilleure pédagogie, en matière de e-communication, est le «learning by doing». C’est le sens de l’’innovation pédagogique que nous avons mise en place à l’Université de Genève, conçue autour du traitement collectif des questionnements concrets soulevés par l’économie numérique.  

« Casser » le traditionnel apprentissage universitaire pour apprendre aux étudiants à devenir « producteurs de savoir » et pas seulement « consommateurs de connaissances ». 

Les étudiants doivent élaborer une connaissance mise à l’épreuve de la publication en ligne, en se démarquant à la fois de la simple « curation » d’informations présentes sur la toile et du mémoire universitaire à destination des seuls enseignants. 

  • Ces dossiers sont réalisés par les participants du diplôme de formation continue en « Stratégie marketing, communication et e-business » de Genève. 
  • Ainsi, les étudiants qui s’engagent dans nos cursus de formation continue doivent réaliser en équipe, chaque mois, un dossier portant sur un thème de leur choix propre à éclairer une problématique annuelle.
  • Par un coaching adapté, nous aidons nos participants à appliquer un principe de précaution face aux informations recueillies et diffusées sur le site et à opter pour un mode d’expression approprié à une lecture en ligne.
  • Les dossiers sont publiés originellement sur notre site de contenu à but non lucratif – e-sens – au rythme d’un chapitre par mois. Le but de notre site est de permettre à nos lecteurs et à nos abonnés de s’informer et de se former aux enjeux économiques et sociétaux du Web. Appréhender l’impact de l’avènement du Web 2.0, tel est, en effet, l’objectif d’e-sens.
  • Notre objectif est de proposer une information objective, honnête, facile d’accès, donc directement transposable dans la réalité quotidienne du lecteur. Nous nous efforçons, ce faisant, d’éviter les effets de mode et nous recherchons le sens prospectif des tendances lourdes du Web 2.0.

Le site e-sens

Le site e-sens, a fonctionné de 2001 à 2016, alimenté chaque mois par les dossiers des étudiants et par la contribution de certains de leurs professeurs. Il est devenu un laboratoire d’expérimentation et d’élaboration de nouvelles pratiques d’enseignement adaptées aux enjeux du management à l’heure du Web. 

Les étudiants sont sensibilisés aux nouveaux modes de production et de communication à l’œuvre sur internet : nature spécifique des contenus hypertextes et de leur validation, modalités de diffusion et promotion des contenus publiés.  

  • L’objectif est de proposer une information objective, honnête, facile d’accès, donc directement transposable dans la réalité quotidienne du lecteur. Il s’agit donc, ce faisant, de s’efforcer d’éviter les effets de mode en dégageant le sens prospectif des tendances lourdes du Web 2.0.
  • Une attention particulière est portée sur la validation d’informations recueillies et diffusées sur le site, et enfin d’adopter des modes d’expression appropriés aux possibilités ouvertes par l’écriture numérique. 
  • Une fois élaborés et mis en ligne, les dossiers sont ainsi envoyés à environ 4 000 abonnés spécialistes du Web qui peuvent réagir sur les contenus et alimenter le débat, faisant du site une ressource constamment enrichie et particulièrement bien référencée.
  • La plate-forme E-sens offre aux intervenants locaux ou internationaux, aux participants de notre diplôme et à tout internaute qui le souhaite, la possibilité de fonctionner en réseau, de s’enrichir mutuellement et de produire de la connaissance grâce au site « e-sens ». 
  • La plate-forme E-sens couple approches stratégiques, vision socio-économique des usages et du marché et appréhension des enjeux techniques.
  • Par son caractère de production continue, par sa dimension collaborative, par la variété des types d’informations mobilisées, par la confrontation permanente avec l’équipe du programme, ce dispositif permet d’aborder des thématiques communes, au-delà des effets de mode.

Hélas, en 2018 le site a été piraté et il ne reste de cette merveilleuse aventure que trois ouvrages collectifs.

Réalisateurs des dossiers

Fabien Arévalo, Eléonore Arnaud, Nadia Atienza, Dominique Ardito, Eric Balossier, Simon Barbone, Philippe Barmettler, Julie Batard, Oscar Andres Becerra Alvarez, Frédérique Bleyzac, Sergio Brotons, Agnès Cabotse, Alba Caraballo, Juliana De Beni, Alexandre de Montmollin, Pierre Jean Duvivier, Stefania Di Cecca, Nathalie Duboux, Philippe Dugros, Marjorie Dycke Vuillemin, Loïc Favre, Madiha Favre, Lucia Fesselet-Comina, Melanie Fontanet, Jean-Marc Frainier, Thomas Ganet, Rosa Garrido, Lauren Gernigon, Abdoul Ghoudoussy Balde, Italo Goyzueta, Cécile Guitard, Gaëlle Hennet, Gabriel Hussy, Grégoire Iborra, Corinne Isaia, Bernard Jaccard, Manojlo Jelic, Patricia Jordan, Nina Kallela, Zian Kighelman, Natascha Knoblich, Janick Konishi-Bétrisey, Cyrille Lacroix, Gilles Laforge, Marzena Lapka, Florian Locatelli, Rita Louro, Loïck Mariette, Henry Martelet, David Melviez, Marcel Mettler, Nadia Mettraux-Bermudez, Céline Monteiro, Laura Moreau, Elena Morier, Alexandre Nickbarte, Galya Nizamaldin, Patrick Nouhailler, André Pache, Sophie Pellet, Gabriella Piergentili, Sophie Paul, Marie Polla Ait Hamza, Christian Riba, Gerardo Rivera Valencia, Pascal Rocha da Silva, Sandra Rodrigues, Pedro Miguel Rodrigues  de Almeida, Lucie Rossique, Haruna Ruegg, Stéphanie Sarfati, Antonio Simon Hossen, Nabil Sahraoui, Stéphanie Sarfati, Christina Spani, Frédéric Tabus, Christian Ter Pelle, Patrick Tharin, Pascale Tilmant, Marie Tsacopoulos, Nhat Tuan Lam, Nathalie Valembois, Olov Vognild, Emmanuel Wicht, Lijuan Wu, Diane Zivkovic, Nathanaël Zutter  

Les livres e-sens

Les dossiers placés par les étudiants du programme de formation continue spécialité MBA en « Stratégie marketing, Communication et e-business » étaient sélectionnés et retravaillés pour être publiés dans les ouvrages de la collection « e-sens » chez de Boeck. 

Nos ouvrages représentent ainsi une nouvelle forme d’élaboration de contenus et une innovation pédagogique.  

  • C’est le sens de l’’innovation pédagogique que nous avons mise en place à l’Université de Genève, conçue autour du traitement collectif des questionnements concrets soulevés par l’économie numérique. 
  • Ni livre numérique, ni support papier traditionnel, il propose une articulation inédite entre site web et format traditionnel. 
  • Ni ouvrage collectif ni simple collationnement de contributions éparses, il constitue un projet éditorial en phase avec les nouvelles formes d’écriture à plusieurs mains qui ont émergé sur le net. 
  • Ni simple contribution académique d’expert, ni ouvrage de vulgarisation, il offre une articulation entre analyse conceptuelle, illustration empirique et remise en perspective.
  • L’écriture Web est spécifique dans sa souplesse. Les normes de l’écriture d’un ouvrage tel que celui-ci sont strictes. 
  • Notre démarche pédagogique novatrice trouve son aboutissement lorsque le travail de nos étudiants, publié et régulièrement consulté sur la toile, parfois repris par d’autres médias, figure enfin dans des ouvrages publiés chez un grand éditeur.

 

Trois ouvrages ont été publiés : 

Enjeux de confiance

Les savoirs du web

Les temporalités du web

Livre : Web : enjeux de confiance (2011)

Auteurs : Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà, Erwan Burkhart  

Éditeur : De Boeck Supérieur, 2011 
Collection : Le point sur… E-business & E-communication 

Voir les fiches auteurs : 
Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà

Le Web n’a jamais offert tant de possibilités d’autonomie à l’individu, alors même que l’environnement semble complexe et risqué. Pourtant, les dispositifs de validation et de légitimation des contenus sur Internet en sont encore à leurs balbutiements. 

Cet ouvrage offre un aperçu condensé des dispositifs de création de confiance qui se développent dans la société virtuelle (communautés de pratiques, notation, etc.). Ces mécanismes fournissent à l’individu différents types de repères : blogs, réseaux sociaux, journalisme citoyen, notations par les utilisateurs, modèles de prescription, de recommandation et de construction de la confiance, etc. Ces dispositifs sont aussi le support d’enjeux économiques et financiers et se transforment en repères de réflexion et d’action pour l’internaute : c’est le cas des business model des sites d’information, du rôle central des intermédiaires-prescripteurs (cf. Google), du poids grandissant des sites d’agrégation de contenus, des nouvelles modalités de protection et de rémunération de la propriété intellectuelle, etc. 

Mais les dispositifs de pertinence et de fiabilité se construisent aussi dans l’agencement et l’organisation des compétences. Ces repères de processus spécifiques et de Knowledge Management sont toutefois encore à découvrir : critères de validation, expertise et structures des sites d’information (le cas Wikipedia), les critères des sites d’agrégation (cf. Youtube), l’intégration du capital de connaissances à la vie opérationnelle et quotidienne (cf. méthode Make), etc. 

Les dispositifs existants se structurent simultanément dans différents registres – sociaux, économiques, cognitifs et technologiques – qui imposent chacun ses propres contraintes. En les analysant séparément, l’ouvrage permet de mieux en comprendre la synergie et d’offrir, in fine, une vision d’ensemble des enjeux de la confiance et de la manière dont elle se structure aujourd’hui sur Internet. 

couverture livre web : enjeux de confiance

Livre : Les savoirs du web (2012)

Auteurs : Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà 

Éditeur : De Boeck Supérieur, 2012 
Collection : Le point sur… E-business & E-communication 

Voir les fiches auteurs : 
Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà

L’économie numérique, portée par l’avènement du Web, est souvent qualifiée d’économie de la connaissance. Il n’est pourtant pas toujours simple de spécifier ce que signifie concrètement une économie qui ne se résume pas aux seuls effets d’un échange généralisé d’informations. Le terme de « connaissance » évoque, au contraire, de manière dynamique, la manière dont les individus s’approprient les informations pour changer leur manière de voir, d’agir et de savoir. Ce sont donc bien les enjeux du savoir qu’interrogent très directement les développements actuels de l’Internet. Ils se manifestent dans la manière de construire ensemble de nouvelles bases de références, dans les nouvelles formes d’exploration de masses innombrables d’informations et de données (par le web sémantique, par exemple) ou dans la capacité de mobiliser l’intelligence collective de la foule (ce qu’on appelle le crowdsourcing) au service de projets spécifiques. Ils s’expriment aussi dans l’évolution des manières habituelles de travailler de la presse et des médias, dans l’opérationnalisation commerciale des connaissances que génèrent la collecte et le traitement de données individuelles. Celles-ci sont, en effet, toujours plus nombreuses et faciles à capter grâce à la géolocalisation ou la traçabilité des réseaux sociaux et dans les formes inédites de mobilisation collective (buzz) que permettent les réseaux sociaux à partir de la circulation d’informations. 

En donnant accès à chacun, en permanence, à des sources de savoirs illimités, le Web redéfinit les formes séculaires d’apprentissage et d’échanges et fournit des outils technologiques rompant radicalement avec les anciens supports de la connaissance. Internet nous interpelle car il appelle à une réorganisation de la mémorisation et la mobilisation des savoirs autour des ressources du référencement. Ce sont donc bien les enjeux du savoir personnel autant que collectif qui se trouvent posés. 

Des bouleversements fondamentaux pour la société se jouent de la sorte autour des nouveaux rapports au temps. L’ouvrage les aborde à partir de cas concrets (personnalisation de masse, trading haute fréquence, stratégies marketing sur les réseaux sociaux, nouvelles pratiques de gestion des entreprises, etc.), en combinant, autour de nombreux exemples, apports théoriques, entretiens de praticiens et présentation d’outils. 

couverture livre les savoirs du web

Livre : Les temporalités du web (2014)

Auteurs : Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà, Fatima Gueroui 

Éditeur : De Boeck Supérieur, 2014 
Collection : Le point sur… E-business & E-communication 

Voir les fiches auteurs : 
Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà

La force de l’économie numérique ne tient pas simplement à une capacité de se dégager de la matérialité du monde physique. Elle repose aussi, fondamentalement, sur un nouveau rapport au temps qui est vécu de manière très spécifique par chaque organisation et chaque individu. Tel est l’objet de ce nouvel opus : il éclaire des formes très variées d’activités qui se développent en ligne aujourd’hui et montre qu’elles se construisent justement en redéfinissant la temporalité du management et de l’action. Ainsi, l’instantanéité des transactions, permise par les communications électroniques, accompagne une réorganisation mondiale du secteur financier. Les nouvelles architectures des réseaux d’information appellent un droit de suppression des données personnelles n’ayant pas vocation à perdurer ou, à l’inverse, celui de préservation des informations numériques primordiales (d’état civil ou de santé par exemple). 

La marchandisation du temps privé est un moteur du développement via le web de nouveaux services à la personne et de réseaux sociaux. La culture de la réactivité et de la multi-activités, présentée comme une particularité des jeunes générations, conduit les activités industrielles et les formes de commerce à devoir s’adapter. Les nouvelles pratiques de consommation redéfinissent les frontières temporelles (temps de travail, temps du repos, temps de loisirs) à la base des distinctions entre espaces privés et publics. 

Des bouleversements fondamentaux pour la société se jouent de la sorte autour des nouveaux rapports au temps. L’ouvrage les aborde à partir de cas concrets (personnalisation de masse, trading haute fréquence, stratégies marketing sur les réseaux sociaux, nouvelles pratiques de gestion des entreprises, etc.), en combinant, autour de nombreux exemples, apports théoriques, entretiens de praticiens et présentation d’outils. 

couverture livre les temporalités du web